Après cinq années d'écriture, de recherche, de
quelques découvertes historiques et d'une imagination souvent débridée (à l'image du héros) mais toujours vraisemblable, « Grimod de La Reynière, Itinéraires d’un homme libre » parait enfin. Il vous fera
visiter l’histoire de cette époque - celle de l'ancien régime à la monarchie de juillet - sous un angle singulier, en compagnie d'un
personnage hors du commun, irritant parfois, mais aussi
amusant, et toujours séduisant.
En compagnie d'autres
personnalités connues (Robespierre, Danton, Camille Desmoulins, Restif de la
Bretonne, Beaumarchais, Malesherbes, le marquis de Sade...) ou moins connus (Journiac de
Saint-Méard, Tipu Sahib dit le Tigre de Mysore, le docteur Gastaldy, le marquis de Cussy, Joseph Roques, Rosalie Dugazon,
Joséphine Mézeray...) - les citer tous occuperait plusieurs pages - vous vous distrairez en vous instruisant.
« Grimod de La Reynière, Itinéraires d’un homme libre »
et disponible en version brochée et en
version numérique.
Pour en faire l'acquisition,
c'est ici (version brochée) ou là (version numérique).
Je vous remercie de votre intérêt et de votre soutien à la mémoire de Grimod de La Reynière, si injustement oublié.
Je vous remercie de votre intérêt et de votre soutien à la mémoire de Grimod de La Reynière, si injustement oublié.
Détails de la version
brochée :
· Broché: 403 pages
· Editeur : Independently
published (30 mars 2018)
· Langue : Français
· ISBN-10: 1973477645
· ISBN-13: 978-1973477648
· Dimensions : 14
x 2,6 x 21,6 cm
Pour son premier biographe, G. Desnoireterres, Grimod de la Reynière n’est qu’un épicurien fameux, un viveur à outrance, un voluptueux bizarre, que des livres théoriques sur l’art de la table ont posé en père de l’église de la gourmandise. On a oublié ou l’on ignore ses premiers titres à une célébrité que des dîners ont accrue… Jamais homme ne poussa plus loin l’audace et le sans-gêne à l’endroit de ce que l’on respecte communément le plus, soi et les siens. Pousser l’héroïsme, de plus sévères diraient le cynisme, jusqu’à servir de propre plastron, jusqu’à égayer à ses dépens et aux dépens de sa famille la malignité publique peu habituée à trouver la besogne ainsi faite, voilà qui passe toute idée et toute prévision (in "Grimod de La Reynière et son groupe", 1877).
Un court extrait
Présentation
Alexandre Grimod de La Reynière (1758-1837) : un personnage haut en couleurs, qui a vécu trois vies de durées équivalentes mais on ne peut plus contrastées : une vie de rebelle, une vie de bourgeois, une vie d’ermite, de l’ancien régime à la monarchie de Juillet.
Alexandre Grimod de La Reynière (1758-1837) : un personnage haut en couleurs, qui a vécu trois vies de durées équivalentes mais on ne peut plus contrastées : une vie de rebelle, une vie de bourgeois, une vie d’ermite, de l’ancien régime à la monarchie de Juillet.
Sa vie est un roman très extraordinaire et presqu’incroyable. Les scandales qui ont émaillé sa vie, ses aventures singulières, ses nombreux exils, les évènements bizarres qui naissaient sous chacun de ses pas, ses innombrables conquêtes féminines (avec une préférence marquée pour les comédiennes et ses cousines) en font une lecture très amusante et donnent matière de beaucoup de réflexions.
Pour son premier biographe, G. Desnoireterres, Grimod de la Reynière n’est qu’un épicurien fameux, un viveur à outrance, un voluptueux bizarre, que des livres théoriques sur l’art de la table ont posé en père de l’église de la gourmandise. On a oublié ou l’on ignore ses premiers titres à une célébrité que des dîners ont accrue… Jamais homme ne poussa plus loin l’audace et le sans-gêne à l’endroit de ce que l’on respecte communément le plus, soi et les siens. Pousser l’héroïsme, de plus sévères diraient le cynisme, jusqu’à servir de propre plastron, jusqu’à égayer à ses dépens et aux dépens de sa famille la malignité publique peu habituée à trouver la besogne ainsi faite, voilà qui passe toute idée et toute prévision (in "Grimod de La Reynière et son groupe", 1877).
Un court extrait
Il y a des gens célèbres qui naissent
un 25 décembre. Alexandre Grimod de La Reynière, lui, a choisi ce jour-là pour
mourir : le 25 décembre 1837. Certains disent qu’il est mort le 26
décembre, ou le 28, ou même, encore, début janvier 1838. Il en est toujours
ainsi, avec Grimod, on ne sait jamais la vérité, et lui-même, malgré tout ce
qu’il a pu écrire, n’a jamais facilité la tâche des historiens. Il y a des gens qui possèdent si bien l’art
d’allier ensemble le mensonge et la vérité qu’il est également dangereux de les
croire et de ne les croire pas. Avec Alexandre, vouloir distinguer le
vrai du possiblement vrai ou du carrément imaginé est une cause perdue
d’avance, source d’horribles tourments. Interrogez-le, il n’en saura rien
lui-même : il a toujours mêlé le réel et la fiction de silences pudiques. Lisons
les témoins : ils sont d’une imagination fertile.
Laissons les historiens à leur noble
tâche. Et laissons place au récit, un récit en forme de voyage merveilleux.
Le 25 décembre 1837, Alexandre a 79
ans. Depuis vingt-cinq ans, un quart de siècle, un tiers de sa vie, il dit
vivre comme un ermite à La Seigneurie, une maison de petit maître que, seul, il
persiste à appeler « le Château » situé à Villiers, tout près des
rives de l’Orge, et plus précisément dans la Vallée de Longpont. Pour les
habitués du RER C, descendre à Sainte-Geneviève. Le beau jeune homme fantasque,
la coqueluche du Tout-Paris des années 1780, est devenu une grosse barrique à
la dérive dans l’océan de la vie et la médiocrité du XIXème siècle. Il a le
visage bouffi et la peau verdie par le temps. Des poils blancs, noirs et roux ont
envahi son visage et jaillissent de ses oreilles. Le voici enfin arrivé, ce
moment qu’il attend depuis si longtemps, lui qui, déjà en 1786, à vingt-huit
ans, pensait que ses derniers jours étaient proches ! Et il serait mort après
avoir bu un verre d’eau, sur ces paroles : « Au moment de paraître devant
Dieu, je veux me réconcilier avec ma plus vieille ennemie… »…
Reconstituons la scène. Elle réunit
Hélène Gardien et Marguerite Duchesne qui, depuis trente ans, à Paris déjà,
règnent sur la cuisine, au point d’en exclure peu à peu Alexandre. Ces deux
femmes ont rivalisé âprement durant tout ce temps et ont comblé Alexandre de
leurs bienfaits, jour après jour, soit la bagatelle de dix-mille. De ce long
combat qui ne s’est achevé qu’avec la mort de notre héros, Hélène est toujours
sortie vainqueur, implacablement, et Marguerite seconde, surtout en matière de
béchamel « car il n’y pas en France de meilleure béchamel que celle
d’Hélène », dixit Alexandre. Le caractère altier et autoritaire de
l’une et la maussade résignation de l’autre n’ont d’autre explication que le
rang qui s’est établi entre elles tout au long de ces années.
À côté d’Hélène et de Marguerite, il
y a Chefdeville, l’homme à tout faire d’Alexandre. Chefdeville a pris
possession du verger et du potager. Le vieil homme est du genre acariâtre, lui
aussi. Qui pourrait lui en vouloir ? Vivre dans cet isolement, avec ces
deux vieilles qui sentent le rance et ce vieillard coupé du monde a de quoi
rendre acide la plus aimable des créatures – ce qu’il n’a jamais été. Il se
console avec ses pommes et ses poireaux.
Enfin, il y a Adèle Feuchère,
73 ans, que tout le monde appelle par son prénom de scène, Adélaïde une scène
qu’elle a quitté depuis bien longtemps. Elle a épousé Alexandre sur le très
tard, en 1812 après avoir été sa maitresse, puis sa compagne, pendant
vingt-quatre ans - depuis 1788, l’année de leur rencontre à Lyon par une belle
soirée d’été. Adélaïde n’aime pas la campagne, et surtout pas La Seigneurie,
qu’elle trouve vraiment inconfortable et loin de tout. Elle vit à Paris, dans
l’appartement qu’elle s’est fait réserver dans l’hôtel des La Reynière, rue des
Champs-Élysées. Elle ne vient à Villiers qu’aux beaux jours et à l’époque de
Noël, et toujours accompagnée de ses vieilles copines, une bande de caqueteuses
qui horripilent Alexandre. Il les appelle les « trompettes ».
Autre extrait, sur le premier président des Jurys dégustateurs, instaurés par Alexandre pour juger des mérites des artistes de la gourmandise parisienne.
En tant que fondateur du Jury,
Alexandre proposa le poste de Premier président au marquis d’Aigrefeuille qui,
pour d’obscures raisons, avait été démis de ses fonctions de président de la
Société du Mercredi. Alexandre pensait faire un geste habile en proposant la
présidence à vie du Jury dégustateur à cet homme d’influence, mais d’Aigrefeuille
ne prit pas même le temps de lui répondre. Après une longue attente, puis une
courte réflexion, son choix s’est porté sur Gastaldy.
Petit-fils du célèbre médecin
avignonnais Jean-Baptiste Gastaldy (1674-1747) ; docteur de la faculté de
Montpellier ; médecin de l'hôpital Sainte-Marthe d'Avignon, de l'Œuvre des
Pénitents noirs de la Miséricorde et de la maison des insensés de la Providence
à Avignon (1767) ; membre correspondant de la Société Royale de Médecine
(1778) ; membre de la loge de la Parfaite Union ; médecin-consultant
de S.A.R. le duc de Cumberland, frère de Georges III (1790), qui mourut après
seulement deux mois de traitement, ce qui était un sujet inépuisable de
plaisanterie ; médecin en chef de l’hôpital de Charenton en frimaire de
l'an VI (1797), cette maison pour aliénés - dont l’un des pensionnaires
s’appelait de Sade - tous beaucoup plus durs à faire passer de vie à trépas que
le commun des mortels, ce qui était toujours un sujet de grand
étonnement ; médecin-chef de l’administration générale des Postes, pour
soigner les très-nombreux postiers malades, dont beaucoup subirent un sort
identique à celui du duc de Cumberland, autre sujet d’interminables
rigolades ; Membre de la Société de médecine et de plusieurs autres Sociétés
littéraires et savantes : qui mieux que lui, après le marquis
d’Aigrefeuille bien sûr, pouvait mériter le titre illustre de Président
perpétuel du Jury dégustateur ? Qui, mieux que lui réunissait au plus haut
degré toutes les qualités qui constituent le Gastronome le plus
intrépide ? Une santé ferme, un appétit robuste, des connaissances
profondes, un estomac à toute épreuve ; un palais tellement organisé,
tellement délicat, tellement susceptible qu’il pouvait passer pour le plus
parfait des alambics : qui d’autre était le plus destiné à cette haute
charge ? Personne ! affirmait Alexandre. Et l’expérience lui a donné
raison : « les mots de Gastaldy portaient sentence, et ses jugements
étaient tellement lucides et si bien motivés qu’ils en devenaient irréfragables.
Sa présidence ne fut jamais surpassée. »
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