jeudi 30 mars 2017

« Les morceaux caquetés se digèrent mieux » : origine de l’expression et petit-jeu concours.

Jolie et très ancienne expression populaire qui signifie que la discussion à table est la meilleure précaution contre l’indigestion. Parler à table contraint à manger plus lentement, et les aliments sont ainsi mieux imbibés de salive. Très en vogue aux XVIIIème siècle, les grammairiens de l’époque en attribuent la paternité à Fontenelle. Louis Sébastien Mercier (1740-1814), célèbre auteur du Tableau de Paris, en revendique carrément l’invention !

Voilà ce qu’en dit La Reynière, dans le Manuel des Amphitryons (1808):

Les morceaux caquetés en paraissent meilleurs, dit un vieux Proverbe; et cet adage est si vrai, que, quoique les Chartreux fussent très-bien nourris, la loi qui leur prescrivait le silence lorsqu'ils mangeaient en commun, était celle dont l'observance leur paraissait la plus rigoureuse. Ils auraient préféré, à leur chère splendide, un repas d'anachorète, avec la liberté de parler tout à leur aise.

Une conversation animée, pendant le repas, n'est pas moins salutaire qu'agréable; elle favorise et accélère la digestion, comme elle entretient la joie du cœur et la sérénité de l'âme. Elle est donc sous le rapport moral, comme sous le rapport physique, un double bienfait; et le meilleur repas pris en silence, ne saurait faire du bien au corps, ni à l'esprit.

Petit jeu-concours

En russe, il paraît que ça donne ça : застольная беседа полезна для обеда.

Faites une proposition de traduction en anglais, portugais, italien, espagnol, ou toute autre langue européenne de votre choix, et gagnez un succulent « Dictionnaire gourmand de M. La Reynière » ! L’organisateur du jeu-concours ne prévoit pas de règlement particulier, sauf le droit de vérifier ou faire vérifier la qualité de votre proposition.

A vos plumes et bonne chance !

mercredi 29 mars 2017

Suite et fin de l'Histoire des Tables d’Hôte                                                            

vendredi 17 mars 2017


L'ancêtre des restaurants : les Tables d'Hôte                                                        

jeudi 9 mars 2017

La Reynière, femmes des villes et femmes des champs                             

mercredi 8 mars 2017

Poulet ou pas poulet?                                                                                                    
Vivement dimanche! en tout cas pendant la période du carême, avec notre ami Alexandre

En ce premier dimanche de carême, à tous mes ami.e.s gourmands, gourmets etc... (deux pour l'instant, on ne désespère pas d'en avoir plus!), la suite promise mercredi dernier : 
Mais rassurez-vous, Gourmands mes confrères ; l’Église ne demande point la mort du pécheur ; elle ne veut que son amendement. Si elle nous ordonne un jeûne de quarante jours, elle nous permet au moins de le suspendre le dimanche, et nous pouvons ce jour-là faire dix repas sans offenser le ciel. Si elle nous défend de déjeuner, elle nous permet la collation, et cette collation se composant de mets froids, qui ne sont ni oiseaux ni quadrupèdes, on peut y faire intervenir en toute sûreté de conscience les pâtés de thon, d’esturgeon, de rouget et d’anguilles, les sardines confites, les anchois de Fréjus, les huîtres marinées de Granville, et tous ces innombrables fruits secs de la Touraine et de la Provence, aimables friandises qui semblent nées pour les collations de Carême, et dont on sentirait bien mieux le prix si l’on attendait chaque année jusque là pour renouveler connaissance avec elle.

Source : Journal des Gourmands et des Belles, 1806
Mars : Le Mois humide...