jeudi 9 mars 2017

La Reynière, femmes des villes et femmes des champs                             

Devant le succès rencontré par notre post d’hier, nous allons prolonger la journée internationale de la femme ! Aujourd’hui : La Reynière, les femmes des villes et les femmes des champs. Voilà ce qu'il écrit, il a alors 19 ans, cet âge où la nature, en se développant, ouvre l'âme aux sentiments, et les organes aux sensations...

La beauté des jeunes provinciales est plus commune et se soutient beaucoup mieux qu’à Paris ! Dans la Capitale, la plus jolie des femmes du grand monde est vieille à vingt-cinq ans, et décrépite à trente. Cette vieillesse prématurée est une juste punition de leur vie dissipée et libidineuse, et surtout de l’usage continuel du rouge, composition dégoûtante qui fait bientôt disparaître la fraicheur du teint, et traine après elle les rides, la pâleur et tout le cortège de la plus entière décrépitude.

A l’époque, le rouge faisait l’objet d’une consommation effrénée à la Cour et dans la haute bourgeoise (plusieurs millions de pots par an dans les années 1780), et ses composants étaient des plus toxiques : oxyde de plomb (minium), sulfure de mercure rouge (cinabre) et arsenic… Ainsi, non seulement le Rouge détruisait la peau, mais rendait aveugle aussi surement que le whisky du Mexicain. Et comme ce dernier, on a dû en arrêter la fabrication :
Y date du mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a dû arrêter la fabrication : y a des clients qui devenaient aveugles, alors ça faisait des histoires... (Michel Audiard, Les Tontons flingueurs)

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