Poulet ou pas poulet?
Ami.e.s gourmands, vous avez été nombreux à m’interroger sur l’une des principales controverses qui agite l’Église Catholique depuis son origine : peut-on déguster un poulet de Bresse pendant le Carême (ce que je fis hier : à la crème et aux morilles). Il se trouve que Charles-Louis Cadet de Gassicourt (1769 – 1821) - qui eut, comme La Reynière, une vie dissipée et un père au bord de la banqueroute - à qui un abbé reprochait des « filets de volaille qui ont fort bonne mine », a répondu par ces propos définitifs :
Permettez, Monsieur, que j’oppose à vos scrupules, très respectables sans doute, l’autorité de Saint-Colomban, qui permet à ses moines la chair des oiseaux de toutes les espèces les jours maigres. Saint Benoit ne défend dans sa règle que les quadrupèdes pendant le saint temps de la pénitence ; la Bulle de la crusade autorise à manger dans de temps la volaille la plus grasse ; enfin, plusieurs Pères de l’Église ont justifié cette tolérance en disant que les macreuses et quelques autres oiseaux sont réputés maigres en considération du passage de la Genèse qui nous apprend que les poissons et les oiseaux ont été créés le même jour, c’est à dire le cinquième, tandis que les autres animaux l’ont été le quatrième ; ce qui prouve incontestablement que vous pouvez, en toute sûreté de conscience, vous permettre un de ces filets de poularde avant qu’il soit refroidis.
Et voilà : tout ce qui n'a pas quatre pattes serait autorisé, surtout froid. Ce qui pour mon poulet de Bresse aux morilles n'est pas idéal.
Et voilà : tout ce qui n'a pas quatre pattes serait autorisé, surtout froid. Ce qui pour mon poulet de Bresse aux morilles n'est pas idéal.
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