En ce 1er mars début du Carême, à tous mes ami.e.s gourmands, gourmets, gastronomes ou gastrophiles : le mois de mars avec Alexandre Grimod de La Reynière :
Mars : Le Mois humide, ou les marchands de poisson
Le joyeux Carnaval a déjà fui d’une aile rapide, les funérailles du Mardi-Gras sont achevées, et le Mercredi des Cendres, triste précurseur du Carême dont il fait partie, a déjà étendu ses voiles funèbres sur l’horizon des Gourmands. Son apparition est le signe que tout le poil et toute la plume s’envolent. Adieu les bœufs du Cotentin, les veaux de Pontoise, les moutons de Pré-Salé de Cabourg et des Ardennes, le porc nutritif, le daim léger, le sanglier valeureux, le faon timide, et le lièvre mélancolique, plus timide encore, non moins agile, et qu’il est doux de fixer à la broche. Si la loi du Carême est pour nous un temps de pénitence, elle est pour eux une époque de jubilation ; et tandis que, couverts d’un cilice et arrosés de cendres, nous gémissons sur nos privations, ils s’en réjouissent ; ils bravent nos regards, ils insultent notre appétit, et n’ont plus besoin de chercher à se préserver de nos poursuites. Croître, multiplier, s’engraisser et se réjouir, est maintenant toute leur occupation, tandis que nous, tristes enfants de l’Église, nous faisons précisément le contraire.
La suite? rendez-vous dimanche
Source : Journal des Gourmands et des
Belles, 1806
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