Aphorisme 1, sur la Vérité
Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle page de notre blog,
une page consacrée aux aphorismes de Grimod de La Reynière. Et ils sont
nombreux.
Pour inaugurer cette série, en voici un que m’a inspiré ce
matin l’écoute d’un ministre de notre République en marche arrière toute, comme
dirait dans la marine. C'était à propos de cette belle réforme de la perception de l'impôts, à la source, qui va transformer les entreprises en fermiers généraux, système qui fit la fortune de la famille La Reynière pendant plus d'un siècle.
Il suffit de remplacer « Comédiens » par « Politiques » (ou « politiciens » pour rendre justice à ce que nous célébrons ce matin, la Vérité)
Il suffit de remplacer « Comédiens » par « Politiques » (ou « politiciens » pour rendre justice à ce que nous célébrons ce matin, la Vérité)
La Vérité, quoique nue, déplaît à presque tous les
hommes, et c’est peut-être la seule femme qu’ils aiment à voir enveloppée d’un
voile. Les Rois l’ont bannie ; les Grands la fuient ; les Amants la
redoutent ; les Gens de Lettres la craignent ; mais par-dessus tout,
les Comédiens la détestent.
Ces lignes ont été écrites dans le Censeur dramatique, ce
journal fort intéressant consacré au théâtre – La Reynière était un des
meilleurs connaisseurs du théâtre français de son époque. Ce journal avait finit
par irriter un peu tout le monde, tant La Reynière, depuis son plus jeune âge, avait pour principe de dire ce qu’il pensait
et de le dire sans mystère. Coucheries, imbécilité des politiques, inculture
crasse du public républicain, tout y passait.
Sur ce, et sans mentir, je vous souhaite une excellente
journée, en vous rappelant cet aphorisme mis en exergue de ce excellent roman
qu’est « Grimod de La Reynière, Itinéraires d’un home libre » que
vous avez certainement lu, ou si non, que vous allez vous empresser d’acheter.
C’est ici que ça se passe.
Il y a des gens qui possèdent si bien l’art d’allier
ensemble le mensonge et la vérité qu’il est également dangereux de les croire
et de ne les croire pas.
E. de la Taille de
Gaubertin, Pensées et réflexions diverses
sur les hommes, 1775.
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