Le Guignard, bête un peu peu bête, mais délicieux en
pâté.
Le Guignard fait partie
des gibiers que La Reynière admet pouvoir être consommés dès septembre,
contrairement à ses autres amis gibiers, pour lesquels il conseille d’attendre
Octobre.
C'est un oiseau débonnaire qui appartient à la famille
des pluviers, ou « oiseaux de pluie » ainsi surnommés parce qu'ils arrivent chez nous en troupe à la
saison des pluies. C’est un tout petit échassier de passage, à peine la taille
d’un merle, dont la chair est très délicate. De plus, le Guignard, bête un peu bête, est facile à chasser :
Le guignard, originaire des pays
chauds, les quitte à mesure que la terre se découvre et suit dans leur marche
les moissonneurs parce qu’il est fort friand des grains qu’ils laissent tomber
en sciant les épis. Il remonte donc ainsi la France, toujours en glanant, et
c’est depuis le mois de septembre jusqu’à la mi-octobre qu’il traverse les
plaines de la Beauce. C’est là qu’il se plaît mieux qu’en aucun autre lieu du
Monde, et c’est aussi là que les chasseurs l’attendent avec impatience.
La gourmandise de cet oiseau aide beaucoup à sa destruction, car dès que l’un d’eux est tombé sous le plomb meurtrier, tous les autres s’abattent sur place, croyant que celui qui est tombé s’est précipité sur un tas de grains. Cette illusion*, dont les chasseurs profitent, fait qu’il en succombe un très grand nombre.
* illusion d'optique qui expliquerait l'étymologie du substantif "guignard", dérivé du radical du verbe "guigner", qui signifie "qui cligne de l'œil". A ne pas confondre avec l'adjectif "guignard", malchanceux, qui n'est apparu dans notre vocabulaire que très postérieurement à la classification du guignard, dans les années 1880. Ce qui n'empêche pas de considérer à bon droit que le guignard le soit, guignard.
La gourmandise de cet oiseau aide beaucoup à sa destruction, car dès que l’un d’eux est tombé sous le plomb meurtrier, tous les autres s’abattent sur place, croyant que celui qui est tombé s’est précipité sur un tas de grains. Cette illusion*, dont les chasseurs profitent, fait qu’il en succombe un très grand nombre.
* illusion d'optique qui expliquerait l'étymologie du substantif "guignard", dérivé du radical du verbe "guigner", qui signifie "qui cligne de l'œil". A ne pas confondre avec l'adjectif "guignard", malchanceux, qui n'est apparu dans notre vocabulaire que très postérieurement à la classification du guignard, dans les années 1880. Ce qui n'empêche pas de considérer à bon droit que le guignard le soit, guignard.
Le problème est que la
chasse au guignard est interdite en France depuis 2008. Il faut donc attendre
qu’il tombe tout seul du ciel, par mort naturelle, étourdissement ou lassitude, sur Chartres, ou dans la Beauce.
Et les autres suivront.
Si vous avez la chance de
tomber sur des Guignards tombés du ciel, vous pouvez en faire des pâtés, La
Reynière le recommande ainsi.
Ayez
huit douzaines de guignards ; après les avoir flambés et épluchés, fendez-les
par le dos ; ôtez tout ce qu'ils ont dans le corps; séparez de ces
intestins les gésiers ; prenez les intestins ; hachez-les ; ajoutez-y
du lard râpé et des fines herbes ; pilez le tout ; formez-en une
farce ; remplissez-en les corps de vos guignards ; moulez et abaissez votre pâte, et sur le fond
de votre abaisse*, où vous aurez étendu un peu de farce, rangez vos
guignards ; assaisonnez-les à fur et à mesure, et enveloppez-les chacune,
si vous voulez, d'une petite barde de lard ; mettez dessus une couronne de
beurre, deux ou trois demi-feuilles de laurier et un peu de fines épices ;
couvrez-le tout de votre seconde abaisse ; dressez votre pâté, soit carré
ou rond ; faites-le cuire environ deux heures et demi ; laissez-le
refroidir et servez-le.
* Une abaisse est
une pièce de pâte aplatie, généralement au rouleau à pâtisserie En
cuisine, le terme culinaire de cette action est « abaisser ».
Bon appétit !
Sources : Néo-Physiologie du goût par ordre
alphabétique (1839) ; Almanach
des Gourmands, 1ère année.
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