Juillet, le mois de la diète et des dilemmes
Juillet n’est pas le
meilleur des mois pour faire bonne-chère au sens où l’entendait La Reynière -
c’est à dire des diners de quatre à cinq heures, avec des pyramides de viandes
et de poissons.
Si Alexandre avait vécu de
nos jours, il se serait converti à la religion musulmane, car jeûner en juin,
c’est tout de même moins pire que de faire carême en février-mars, mois où veaux,
bœufs, cochons et autres bêtes à poils et à plumes (sauf le pigeon) se bousculent pour de servir de mets. Ou il aurait posté une pétition sur change.org
afin de faire déplacer Pâques au 15 Août, et tant pis pour la Sainte Vierge,
on fêtera sa mort le 2 novembre, comme à tout le monde.
Eh bien non, rien de tout
ça ! Pauvre Gourmand… Quand ce n’est pas l’Église qui le force à la
modération, c’est Dame Nature qui l’y oblige :
Plus nous avançons dans l’été, et plus nous parcourons une
saison ingrate pour la bonne-chère ; car l’homme véritablement digne du
titre sacré de Gourmand, ne regarde guère les légumes et les fruits que comme
des moyens de se récurer les dents et de se rafraichir la bouche, et non comme
des productions capables d’alimenter un strident appétit.
Eh, oui ce sera pire
encore en Août. Car en juillet, au moins, les pigeons sont au sommet de leur
succulence :
On mange à Paris des Pigeons pendant presque toute
l’année ; mais ils ne sont jamais meilleurs ni plus recherchés que dans le
mois de juin ou de juillet. On dirait qu’ils tirent un nouveau lustre de leur
alliance avec les petits pois.
Alors vous qui suivez avec
effroi tous les reportages sur la maltraitance animale, c’est le moment ou
jamais de vous préparer à devenir végétarien, végétalien ou carrément végane à
partir du 1er Août, au risque, alors, de perdre votre statut de
Gourmand. Cruel Dilemme. Le temps d'un été.
Sources : Almanach des Gourmands, 1ère année ; Journal des Gourmands et des Belles, 3ème
trimestre 1806.
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