M. Hulot pense aux ortolans mais a oublié les œufs (surtout à la polonaise)

Il faut croire que je lui porte la poisse, à M. Hulot. Quand il s’attaque aux braconniers d’Ortolans, je lui dis oui, mais quand même, les Ortolans, c’est bon par où ça passe, surtout quand ils sont cuits en coquille d’œuf de poule, ça fait partie du Patrimoine de la rue de Valois. Et voilà, dès le lendemain, ce sont pas les ortolans dont le monde entier s’émeut, mais les Œufs, pour cause de frelatage au fipronil, roboratif phénylpyrazole aux vertus insecticides et acaricides.

Il aurait dû m’écouter, M. Hulot : plutôt que de partir à la chasse aux braconniers d’ortolans, il aurait mieux fait de s’occuper d’eux (les œufs).

On a déjà beaucoup parlé d’eux, les œufs. Ici, là, là encore et aussi dans d'autres endroits de ce blog. Ce qui montre bien leur importance. Et il faut bien reconnaître que protéger les œufs, consommés par des milliards de gens, c’est plus utile au Transit Ecologique et Solidaire que de prendre soin des ortolans, dégustés sous une serviette par une poignée de nantis. Il manque de sens politique, M. Hulot.

En hommage à ces acolytes de tous les jours, quelques aphorismes grimaldiens…

Rien de plus salutaire qu’un œuf frais ; rien de plus indigeste qu’un œuf dur. C’est pourtant l’enfant de la même poule.

On connaît en France 685 manières différentes d’accommoder les œufs, sans compter celles que nos savants imaginent chaque jour, car la cuisine est un pays dans lequel il reste toujours des découvertes à faire.

… et une recette, les œufs à la polonaise.

Faites durcir un quarteron d'œufs; épluchez-les; fendez-les en deux; séparez les jaunes des blancs ; mettez les jaunes dans un mortier ; pilez-les ; ajoutez-y du beurre à peu près gros comme deux œufs, du sel, des fines épices, un peu de muscade râpée, et cinq à six jaunes d'œufs crus : lorsque votre farce sera bien mêlée et sans grumelots, mettez-y un peu de persil haché très fin ; incorporez-y deux ou trois blancs d'œufs fouettés : prenez le plat que vous devez servir ; garnissez-en le fond de votre farce, à peu près de l'épaisseur de trois ou quatre lignes ; remplissez vos moitiés d'œufs de cette farce, en leur donnant la forme d'un œuf entier; dressez-les sur votre plat de la manière la plus agréable ; dorez-les ; mettez-les au four ou sous un four de campagne, avec feu dessous et feu dessus ; faites qu'ils aient une belle couleur; nettoyez le bord de votre plat, et servez.

Bon appétit! 

Sources : Néo-Physiologie du goût par ordre alphabétique (1839) ; Almanach des Gourmands, 1^ère année.

Post-scritum , 15 aout 12:00

Ce matin (15 aôut 2017), sur France Inter*, Jean Jouzel, climatologue ami de notre ami Hulot, nous apporte une nouvelle fois des informations édifiantes sur la façon dont la France est dirigée.

A la question franche et directe de Pierre Weil : "A quoi sert Nicolas Hulot", Jean Jouzel ne répond ni franchement ni directement, mais s'en tire avec cette anecdote pour donner une idée de à quoi qu'il sert Hulot : Un jour avant de passer à la radio, il m'a appelé au téléphone en disant "Je vais parler des événements extrêmes dans 10 mn, dis-moi ce qu'il faut dire, que je ne fasse pas d'erreur(s)."

Eh bien oui, c'est ça, gouverner la France, on nomme des Ministres d'Etat en croyant qu'ils maîtrisent bien leur sujet et qu'il ont des idées. Eh bien non, leur qualité première est d'avoir un carnet d'adresse hyper bien rempli de potes experts, pas pour se renseigner ou se faire leur propre opinion, et peut-être prendre une décision, après un vrai débat (on peut rêver). Non, non, ils les appelle pour qu'ils leur disent "ce qu'il faut dire pour ne pas faire d'erreur (s)". 

C'est à se demander pourquoi on a construit la Grande Arche de la Défense. Un standard téléphonique aurait suffit. Ou un petit coin tranquille et pas cher près des perroquets du zoo de Vincennes.

* la vidéo tout en bas.