lundi 3 avril 2017

Oh, les jolies charcuteries !                                         

La Rédaction du blog a reçu un long message de M. J.M. F***, un Gourmand de première classe, blanchi sous le harnais de la bonne chère, aux mandibules augustes, à l'estomac solide et à la plume légère, message dont nous communiquons l'extrait essentiel :

(...)
Si Monsieur de La Reynière
Connaît si bien les charcutiers
Et peut-être aussi les charcutières...
A t’il livré, de leurs boutiques,
Quelque description sympathique
Dès son Almanach premier ?

Gourmandement vôtre

Compte-tenu de l’importance d’intérêt général du sujet, la Rédaction du Blog a jugé utile de porter sa réponse à la connaissance de son cher Public Gourmand, Gourmet, Gastronome, Gastrophile et Gastromobile :

à Monsieur J.M. F***, Gourmand de première Classe,

Vous avez lu le post d’hier (1)
les papilles tout excitées,
et vous vous êtes demandé :
Des ces belles charcutières,
à quoi, mais oui vraiment à quoi
les boutiques pouvaient ressembler,
à Paris, en Mil huit cent trois ?
De La Reynière vous le dit
En quelques termes bien choisis
Quoique parfois un peu osés :

… à travers les carreaux de leurs châssis dorés, on distingue des pyramides de saucisses, de boudins, d’andouilles et de pièces farcies tout à fait appétissantes, sans compter les chapelets de cervelas de toutes grosseurs, dont plusieurs même figurent indécemment d’énormes phallus, et ces pièces de lard, qui descendant jusque sur le pavé, sont disposées de manière à graisser les habits de tous les passants.

Et en Mil huit cent douze, soit neuf années plus tard,
De la boutique de Véro, il se fait le vantard :

M. Véro a quitté la rue du Bouloy, pour occuper au coin de la rue de Montesquieu et de celle des Petits-Champs, la plus fastueuse boutique de Charcuterie qui soit dans Paris ; car les glaces, les cristaux, les marbres, les pendules, les bronzes et les tableaux, n’y sont point épargnés. Nous n’examinerons point si cet étalage luxueux s’accorde bien avec le commerce du Cochon, le plus modeste des quadrupèdes ; et nous aimons à croire que si, comme cela doit être, l’acheteur paie toutes ces dépenses superflues, ce n’est pas au moins aux dépens de la bonté de la marchandise… 
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(1) Notre réponse à M. J.M. F*** date en effet du 2 avril. Mais nous avons dû quitter précipitamment la Rédaction pour nous rendre à un événement gustatif de premier ordre, sans prendre le temps de publier cet échange avec M. J.M.F***. Nous rectifions cette négligence aujourd'hui.

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