Madame
Ginette S*** nous a adressé une lettre – une vraie, en papier - dans laquelle, se prétendant bouchère, elle
jalouse les charcutiers :
Célébrer ainsi le Corps des charcutiers
Et ignorer le noble métier de Boucher !
C’est assurément avoir deux poids deux mesures…
Je vous en conjure, réparez cette
injure !
Ne
voulant créer aucun schisme au sein de son lectorat - l'Eglise de la Gourmandise étant Une et Apolitique - la Rédaction s’est
immédiatement réunie, et à l’issue d’une séance gustative toute empreinte
d’une franche bonhommie, a rendu la sentence suivante, au risque de froisser
quelque peu Madame Ginette S*** et ses rimes en hures :
Cher Lectrice gourmande et peut-être bouchère,
Deux poids, deux mesures, avez-vous dit ?
Voilà qui est fort à propos !
Car si l’on en croit La Reynière,
Aux jugements on ne peut plus sûrs,
Tous les bouchers de Paris
Maniaient le kilo,
(Du poids, la nouvelle mesure),
D’une étrange manière…
Nous sommes fâchés d’être obligé
de répéter que les Bouchers ne pèsent pas plus exactement leur viande que les
Boulangers leur pain ; et jusqu’à ce qu’on les oblige de vendre selon les
nouveaux poids, comme on les force d’y peser, les consommateurs seront toujours
leurs victimes. La division du kilogramme est si baroque, tandis que celle du
poids de marc* était si naturelle et si commode, que les Parisiens seront
toujours dupes de ces fractions.
*Un marc équivalait à 244,75
grammes soit : une demi-livre, deux quarterons, quatre demi-quarterons,
huit onces.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire