A tous
mes ami.e.s gourmands, gourmets, gastronomes et gastrophiles : voici le mois
d’avril, et Pâques, et la fin du Carême (dans deux semaines, cette année, mais
l’année prochaine, dès le 1er avril !). La Reynière revit, les commerces
de bouche, anémiés jusqu’alors, reprennent des couleurs ! Et quelles
couleurs ! Celles du cochon au premier chef... D’ailleurs, je vous reparlerai
du cochon, car c’est l’animal chéri de La Reynière, celui qui attise sa verve
plus que tout autre !
Avril : Le Mois glorieux, ou
les jambons de Bayonne
Le mois d’Avril est sans contredit
celui pendant le cours duquel il se fait une plus grande dépense de laurier.
Depuis le Lundi Saint jusqu’à Quasimodo* les boutiques des charcutiers
ressemblent aux portiques du Capitole ; vous ne pouvez y entrer sans
courber votre tête sous des voutes de lauriers ; jamais triomphateur à
Rome n’en vit autant devant sa maison. De tous les animaux, le Cochon est le
seul qui soit ainsi couronné lorsqu’il n’est plus ; et ce tardif honneur
est tout à la fois une sorte d’expiation de tous les outrages auxquels il a été
en butte pendant sa vie, et une justice qu’on se plait à rendre à la
supériorité de ses membres.
* Premier
dimanche après Pâques.
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